Histoire à dormir assis n°2

Depuis sa plus tendre enfance, Jordan s’était toujours demandé quelle était la véritable identité du mystérieux Alchimiste. Ce mythique personnage qui depuis l’ombre dirigeait les membres du groupe Celkilt. Devenu grand, il décida de devenir ingénieur du son et se fit engager dans ce groupe afin d’en avoir le coeur net.

Mais pendant plusieurs années il n’obtint aucune information concrète. Jusqu’à ce jour, (un vendredi), du 18 Décembre 2015.  Le groupe jouait au Grand Marais devant un public déchaîné, l’ambiance était incandescente, Jordan prenait quelques photos pour le Tour Blog du groupe quand soudain la neige se mit à tomber. Et là nimbé de lumière et de fumée, caché sous le regard de tous, l’Alchimiste fut révélé à Jordan.

Et oui ! l’Alchimiste était en fait un  sapin de Noël factice ! ta ta taaaaaaaaa !

« C’est n’importe quoi ces histoires » dit Titou en baillant.
« Oui ben c’est comme ça,  au lit maintenant et pas de bagarre de pelochon ce soir les enfants  » dit Papy Macwind en refermant son annuaire téléphonique.

C’était pas grand chose mais c’était pas rien, hier soir nous sommes venus partager un peu de chaleur avec vous dans les rues de Roanne. On a passé un bon moment, (même si c’était trop court), en votre compagnie et on est fier d’avoir pu être un de ces petits ruisseaux qui font les grands fleuves.

On salue bien bas tous les gens qui donnent de leur temps pour faire que tout cela puisse fonctionner, souvent les mêmes d’une année sur l’autre, et qui sont là en toute simplicité et convivialité pour donner un coup de main et ce toujours avec le sourire.

Ce week-end c’est Opération Retrouvailles : d’abord, nous récupérons Phil Maclight, à peu près remis de ses frasques sportives, il boite encore un peu mais il est avec nous. Et après trois longues années, nous retournons sur l’Île d’Yeu. Tant de choses nous reviennent : charger le matos dans les containers, ne pas vomir pendant la traversée, retrouver le même accueil chaleureux de la part des Islais, le confort des gîtes, la rue du Coin du Chat, le camion Metallica, le château, les paysages magnifiques etc.

Et puis les nouvelles du continent sont arrivées, Paris brûle il ? Est-ce une blague de mauvais goût ? Comme des millions de français nous nous sommes inquiétés pour des proches ou des amis présents dans la capitale, nous avons vu le bilan s’alourdir de minute en minute sans arriver à y croire. Puis nous avons dû admettre que tout cela était bien réel, qu’il ne s’agissait pas d’un film.

Ambiance bizarre avant de monter sur scène devant une salle archi-comble, un très beau discours du maire, une minute de silence, puis Imagine de John Lennon résonne dans les enceintes avant que n’arrive notre tour. Nous commençons le concert, galvanisés par toute cette émotion. Il nous faut transformer tout ce que nous ressentons en énergie positive, faire oublier aux gens, le temps d’une soirée, ce qui est arrivé vingt-quatre heures auparavant. On remercie toutes les personnes qui nous ont accueillis, qui ont participé à l’organisation de cette soirée. Et on remercie aussi tous ceux qui ont œuvré, des plus hautes autorités jusqu’aux plus modestes, à faire en sorte que le concert soit maintenu malgré tout.

Hier soir la musique l’a emporté sur la terreur, pourvu que ça dure, il faut que ça dure ! Que les gens continuent de vivre, de communier devant du sport, de se cultiver, de vivre sans peur. On espère avoir réussi à vous faire oublier tous vos tracas pendant un moment ; pour notre part, grâce à vous, nous y sommes parvenus.

Merci, we love Yeu !